jueves, febrero 13, 2014

Exotique, Exoticus, Exôtikos.







                        Capture d’écran, entrée Exotique, Google France, 2014.
                        Capture d’écran, entrée Exótico,Google Colombia, 2014.




















Depuis que je vis en France, j’ai remarquée l’existence du mot  exotique. Je ne me rappelle pas d’avoir utilisé régulièrement ce mot dans le langage courant de mon pays (l’espagnol) et pourtant cela fait environ trois ans que je parle français couramment.  Je commence à me poser des questions autour de ce qui est qualifié avec cet adjectif parce qu’il y a quelque chose en lui qui me dérange énormément.

Hier je suis allée au  supermarché, comme d’habitude j’ai regardée dans le rayon fruits et légumes si je  trouvais quelque chose venant de la Colombie. Parfois je trouve des bananes plantain, des mangues  ou des ananas, trois fois plus chers que celles que je mangeais là-bas (c’est curieux qu’en français le mot cher soit utilisé pour parler d’une personne aimé et aussi d’un produit à un prix élevé, comme si la personne aimé pourrait avoir un prix élevé ou le produit aurait une valeur supérieure parce qu’il coûte plus d’argent). Dans ce rayon, où je trouve les fruits qui me manquent parce que je les ai mangés pendant 20 ans, je lis toujours, sur un petit panneau  écrit à la main : fruits exotiques.

Dimanche dernier, comme d’habitude, je suis allée visiter un magasin de plantes et jardinage. Les fleurs ont pour moi une valeur très importante, elle représentent le temps, elles vivent et meurent dans un temps différent au mien mais avec moi. Avant, quand j’habitais en Colombie, j’avais toujours des fleurs chez-moi ; c’est une habitude que j’ai prise de ma mère. Mais depuis que je vis en France, je ne peux pas acheter de fleurs parce qu’elles coûtent cinq fois plus cher, c’est pour cela que j’achète des plantes et des cactus, parce qu’ils m’accompagnent pendant une période de temps plus longue, si j’accepte tous ses caprices. Quand j’étais dans ce magasin, dans le rayon où je trouve toujours mes fleurs préférés, j’ai lis un petit panneau  écrit à la main: fleurs exotiques.

 Il y a deux semaines, comme d’habitude, je suis allée faire mes courses dans le petit supermarché près de chez-moi. J’écris toujours la liste dans un bout de papier recyclé, pour ne rien oublier. Ce jour-là, j’avais prévue de faire un gâteau à la banane, une recette colombienne que mes amis en France apprécient. Dans ma liste: bananes, lait, œufs, farine, raisins secs, vanille. Je cherchais dans le rayon des fruits secs les raisins et je suis tombée sur une trentaine de sachets d’un certain mélange exotique.
Ces expériences au quotidien m’interpellent, qu’est-ce que l’exotique?, pourquoi je le remarque autant?, si les fruits de mon pays sont exotiques, suis-je exotique aussi ?,  l’adjectif exotique est universel?, qu’est-ce que l’exotique pour moi?, d’où vient ce mot?
Selon le Dictionnaire Le Petit Robert, la définition  du mot exotique est :
"Adj. Et n. (1548, rare av. XVIII; lat. exoticus, gr. Exôtikos « étranger »). Qui n’appartient pas à nos civilisations de l’Occident, qui est apporté de pays lointains. Plantes exotiques (opposé à indigène). Produits, denrées exotiques (V.Colonial).  – (Déb. XIXe) Usages exotiques. Danses exotiques. Charme exotique."           Dictionnaires Le Robert, Edition 1987, Paris XIe.

Fais-je parti de nos civilisations de l’Occident?, Qui en fait parti?, jusqu’où va l’Occident?, Pourquoi la définition est destinée à nos civilisations de l’Occident ou, ce qui revient au même, nous les occidentaux? Et est-ce que ceux qui ne sont pas occidentaux ont la même définition?

L’Occident est « l’Ensemble des pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord » selon le Dictionnaire Hachette (édition 2006, entrée Occident) , pourtant moi, colombienne, j’ai appris à l’école primaire que le mien est un pays occidental. Trou de mémoire ou lapsus historique?, prenons un autre dictionnaire, Le Petit Robert : «... 3 POLIT L’Europe de l'Ouest, les États-Unis et, plus généralement, les membres de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). » (Édition 1993, entrée Occident). La Colombie est donc un pays d’Orient?, entrée Orient «L’ensemble des grands États, des provinces de l’Asie » (Dictionnaire Le Littré 1963-1977).  Les colombiens, et par ailleurs les habitants d’Amérique du Sud, ne sont pas considérés ni comme des occidentaux ni comme des orientaux. Cette définition du mot exotique ne s’adresse donc pas à nous, elle nous place comme les pays lointains, deux termes qui rappellent les voyages d’exploration et postérieur découverte  du Nouveau Monde. Les pays lointains, là-bas où les gens mangent des bananes plantain, des mangues et des ananas, là-bas où il y a beaucoup d’animaux partout, là-bas où les femmes ont des gros seins, là-bas où l’ambiance a l’air festive et humide, là-bas, les terres qu’on appelle «de rêve ».

L’exotique c’est nous, qui venons de loin et qui ne sommes ni blancs, ni occidentaux, ni conquistadors, ni des pays riches ni développés, ou encore, d’après ce que quelqu’un m’a dit un jour «il y a des gens qui vivent ici depuis longtemps qui sont civilisés », nous ne sommes pas non plus des civilisés.   Voilà pourquoi ce mot m’exaspère, parce que quand je l’entends c’est de moi qu’on parle, de ma famille, mon pays, mes coutumes et ma culture, parce que je me sens signalée, montrée, examinée à côté de La Venus Noire, placée dans le coin des ceux qui ne sont pas d’ici, ceux qui ne sont pas comme nous, et surtout parce que ce monde développé se sert du mot exotique pour vendre une identité qui nous appartient. Dans le quotidien, je retrouve le mot exotique de manière répété et constante, tous les jours sans exception, marié à des substantifs qui touchent la plupart des dimensions de la vie:     

a.   Alimentation : Recette exotique, Alimentation exotique, Assiette exotique, Sauce exotique.
b.   Aménagement : Mobilier exotique, Artisanat exotique, Boites exotiques, Parquet exotique, Ambiance de nature exotique, Décoration Exotique.
c.   Beauté : Huile essentiel exotique, Crème exotique, Maquillage exotique, Shampoing exotique, Savon exotique.
d.   Être humain : Peau Exotique, Femme exotique, Quelqu’un d’exotique, Population exotique, Prénom exotique, Mœurs exotiques, Usage exotique.
e.   Faune : Animaux exotiques, Espèce exotique, Faune exotique, Aquarium exotique.
f.   Flore : Fleurs exotiques, Jardin botanique exotique, Jardin exotique, Oasis exotique, Plante carnivore exotique.
g.   Fruits : Jus exotique, Eau de fruits exotiques, Fruits exotiques, Salade de fruits exotiques.
h.   Langue: Terme exotique, Langue exotique,  Mot exotique.
i.    Lieux : Mini-golf exotique, Piscine exotique, Village exotique, Ferme exotique, Palais exotique, Boutique exotique, Epicerie exotique, Supermarché exotique, Traiteur exotique.
j.    Matériaux : Matière exotique, Bois exotique, Outil exotique.
k.   Mer : Port exotique, Pèche exotique, Plage exotique
l.    Musique : Instrument exotique, Musique Exotique, Rythme exotique, Bruit exotique.
m.  Sensations : Parfum exotique, Saveur exotique, Douceur Exotique, Goût exotique, Evénement exotique
n.   Tourisme : Voyage exotique, Terre exotique, Paysage exotique, Paradis exotique, Destination Exotique, Rêve Exotique.

Ce mot est utilisé de manière subjective en fonction de nos origines, habitudes et regards différents,  qu’est-ce qu’un fruit exotique si ce n’est pas la mangue de mon enfance? Elle n’est donc pas exotique mais endotique pour moi; de manière qualificative pour accorder une valeur économique et symbolique différente, cette mangue que j’achetais pour 0,07 centimes d’euro en Colombie que je retrouve en France dans le rayon Fruits Exotiques/de la Passion/D’ailleurs pour 3 euros, le prix d’un  délicieux rayon de soleil, elle ne sera pas si charmante pour tout le monde ; et, finalement, de manière différentielle: tout ce que viens d’ailleurs, qui fait rêver, ce qu’existe entre les Autres et Nous parce que l’humanité a encore besoin des limites et des frontières, de signaler que nous ne sommes pas les mêmes, que nous sommes séparés entre eux et nous, leurs et notre/nos, sa/son et ma/mon, lui/elle et moi.  La curiosité pour tout ce qui ne nous appartient pas a fait des civilisations ce qu’elles sont aujourd’hui, des mélanges informes, des échanges de savoirs et des populations d’ici et d’ailleurs, des peaux qui sont moins claires que celles que nous n’avions pas coloré dans les carnets de dessin de l’Histoire, des miscellanées de vies tissés sur la même toile, des mots qui évoluent, qui se transforment, qui se diluent, des mots qui meurent et qui traversent la parole pour construire la grande valise de désirs que nous sommes.    


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Español:

Desde que vivo en Francia me he dado cuenta de la existencia de la palabra exótico. No recuerdo haber utilizado regularmente esta palabra en el lenguaje corriente de mi país (el español) y, sin embargo, hablo francés con asiduidad desde hace tres años. Empiezo a hacerme preguntas respecto a lo que es calificado con este adjetivo, hay algo en él que me molesta profundamente.
Ayer fui al supermercado, como de costumbre, busqué en la sección de frutas y verduras algo traído de Colombia. A veces encuentro plátanos, mangos o piñas, tres veces más costosas que las que comía allá (me llama la atención que en francés la palabra utilizada para hablar de algo costoso es cher, la misma para hablar de un ser querido. Cher es costoso y querido, como si la persona querida pudiera tener un precio elevado o el producto tuviera un valor superior porque cuesta más dinero). En esta sección, donde encuentro las frutas que a veces extraño, porque las comí durante 20 años, leo siempre, en un anuncio manuscrito: frutas exóticas.

El pasado domingo, como de costumbre, fui a visitar un almacén de plantas y jardinería. Las flores tienen para mí un valor muy importante, ellas representan el tiempo, ellas viven y mueren en un tiempo diferente al mío pero con-migo. Antes, cuando vivía en Colombia, tenía siempre flores en casa; es una costumbre que aprendí de mi madre. Pero desde que vivo en Francia ya no puedo comprar flores porque son cinco veces más costosas, es por eso que compro plantas y cactus, porque ellos me acompañan durante un periodo de tiempo más largo, si acepto, claro, todos sus caprichos. Cuando estaba en ese almacén, en la sección donde encuentro siempre mis flores preferidas, leo siempre un anuncio manuscrito: flores exóticas.

Hace dos semanas, como de costumbre, fui a hacer mis compras en el pequeño supermercado cerca de casa. Escribo siempre la lista en un pedazo de papel reciclado, para no olvidar algo. Ese día, había planeado hacer una torta de banano, una receta colombiana que mis amigos en Francia aprecian. En mi lista: bananos, leche, huevos, harina, uvas pasas, vainilla. Buscaba, en la sección de los frutos secos, las uvas pasas y vi, de repente, una treintena de bolsas de una tal mezcla exótica.
Estas experiencias cotidianas me interpelan, ¿qué es lo exótico?, ¿por qué llama tanto mi atención?, ¿si las frutas de mi país son exóticas, por extensión, soy exótica también?, ¿el adjetivo exótico es universal?, ¿qué es lo exótico para mí?, ¿de dónde viene ésta palabra?

Según el Diccionario Le Petit Robert, la definición de la palabra exótico es:

“Adj. y n. (1548, raro antes del S.XVIII; lat. Exoticus, gr. Exôtikos “extranjero”). Que no pertenece a nuestras civilizaciones de Occidente, que viene de países lejanos. Plantas exóticas (opuesto a indígena). Productos exóticos (V.Colonial). -  (S.XIX). Usos exóticos. Danzas Exóticas. Encanto exótico.        Dictionnaires Le Robert, Edición 1987, Paris XIe
¿Hago parte de nuestras civilizaciones de Occidente?, ¿Quién hace parte?, ¿Hasta dónde va el Occidente?, ¿Por qué la definición está destinada a nuestras civilizaciones de Occidente o, lo que es lo mismo, nosotros los occidentales? y ¿Quiénes no son occidentales tienen la misma definición?.

El Occidente es “el conjunto de países de Europa Occidental y América del Norte”, según el Diccionario Hachette (edición 2006, entrada Occidente), sin embargo yo, colombiana, aprendí en la escuela primaria que el mío es un país occidental. ¿Olvido de memoria o lapsus histórico?, tomemos otro diccionario, Le Petit Robert: “…3POLIT Europa del oeste, los Estados Unidos y, en general, los miembros de la Organización del Tratado del Atlántico (OTAN).” (Edición 1993, entrada Occidente). ¿Colombia es entonces un país de Oriente?, entrada Oriente: “El conjunto de grandes Estados, de provincias de Asia”, (Dictionnaire Le Littré 1963-1977). Los colombianos, y de hecho los habitantes de América del Sur, no son considerados ni como occidentales ni como orientales. Esta definición de la palabra exótico no se dirige a nosotros aunque nos posiciona como los países lejanos, dos términos que recuerdan los viajes de exploración y posterior descubrimiento del Nuevo Mundo. Los países lejanos, allá donde la gente come plátanos, mangos y piñas, allá donde hay muchos animales por todas partes, allá donde las mujeres tienen senos grandes, allá donde el ambiente parece festivo y húmedo, allá, esas tierras que llaman “de ensueño”.

Lo exótico somos nosotros, quienes venimos de tierras lejanas, quienes no somos ni blancos, ni occidentales, ni conquistadores, ni países ricos ni desarrollados, y mejor aún -según lo que me dijo alguien un día: “hay personas que viven aquí hace mucho tiempo que son civilizadas”-  no somos tampoco civilizados. He aquí la razón por la cual esta palabra me exaspera, porque cuando la escucho es de mí de quien están hablando, de mi familia, mi país, mis costumbres y mi cultura, porque me siento señalada, mostrada, examinada al lado de La Venus Negra, ubicada en el rincón de los que no son de aquí, los que no son como nosotros, y sobre todo porque el mundo desarrollado se sirve de la palabra exótico para vender una identidad que nos pertenece. En el cotidiano, encuentro la palabra exótico de manera repetida y constante, todos los días sin excepción, casada con sustantivos que tocan la mayoría de dimensiones de la vida:
   
a.   Alimentación: Receta exótica, Alimentación exótica, Plato exótico, Salsa exótica.
b.   Acondicionamiento: Mobiliario exótico, Artesanía exótica, Cajas exóticas, Parqué exótico, Ambiente de naturaleza exótica, Decoración     exótica.
c.   Belleza: Aceite esencial exótico, Crema exótica, Maquillaje exótico, Champú exótico, Jabón exótico.
d.   Ser Humano: Piel exótica, Mujer exótica, Alguien exótico, Población exótica, Nombre exótico, Costumbres exóticas, Uso exótico.
e.   Fauna: Animales exóticos, Especies exóticas, Fauna exótica, Acuario exótico.
f.   Flore: Flores exóticas, Jardín botánico exótico, Jardín exótico, Oasis exótico, Planta carnívora exótica.
g.   Frutas: Jugo exótico, Agua de frutos exóticos, Frutas exóticas, Ensalada de frutas exóticas.
h.   Lengua: Término exótico, Lengua exótica, Palabra exótica.
i.    Lugar: Mini-Golf exótico, Piscina exótica, Pueblo exótico, Granja exótica, Palacio exótico, Tienda exótica, Supermercado exótico.
j.    Materiales: Materia exótica, Madera exótica, Herramienta exótica.
k.   Mar: Puerto Exótico, Pesca exótica, Playa exótica.
l.    Música: Instrumento exótico, Música exótica, Ritmo exótico, Ruido exótico.
m.  Sensaciones: Perfume exótico, Sabor exótico, Dulzura exótica, Gusto exótico, Evento exótico.
n.   Turismo: Viaje exótico, Tierra exótica, Paisaje exótico, Paraíso exótico, Destinación exótica, Sueño exótico.

Esta palabra es utilizada de manera subjetiva en función de nuestros orígenes, costumbres y miradas diferentes, ¿Qué es una fruta exótica si no es el mango de mi infancia? Él no es entonces exótico sino endógeno para mí; de manera calificativa para acordar un valor económico y simbólico  diferente, ese mango que compraba por 0,07 centavos de euro en Colombia que encuentro en Francia en la sección Frutas Exóticas/ de la pasión/de países lejanos por 3 euros, el precio de un delicioso rayo de sol, él no será igual de encantadora para todo el mundo; y, finalmente, de manera diferencial: todo lo que viene de un lugar lejano, que hace soñar, lo que existe entre los otros y nosotros, sus y nuestros, su y mi, él/ella y yo. La curiosidad por todo lo que no nos pertenece a hecho de las civilizaciones lo que son hoy, mezclas informes, intercambios de saberes y poblaciones de aquí y de allá, pieles que son menos claras que aquellas que no fueron coloreadas en los cuadernos de dibujo de Historia, misceláneas de vidas tejidas sobre la misma tela, palabras que evolucionan, que se transforman, que se diluyen, palabras que mueren y que atraviesan la palabra para construir la gran maleta de deseos que somos.





domingo, febrero 02, 2014

Hagamos un trueque/ Faisons un troc






A veces  quisiera mentirle al mundo, decirles a los colombianos que la guerra ha terminado, a los cubanos que no hay dictadura, a los venezolanos que  su libertad no está en riesgo, a los argentinos que la inflación del peso es pasajera, a los chilenos que perder 120 millas de mar no es tan grave, a los ecuatorianos que si el gobierno no les paga su salario esperen un poquito, a los brasileños que no hubo despilfarro de dinero para el Mundial, a los peruanos que Fujimori es pasado, a los uruguayos que cambiar alimentos por petróleo no es negociar con una dictadura, a los paraguayos que la democracia se ha consolidado como es debido. A Panamá que su Canal está al servicio del pueblo, a los costarricenses que sí hay libertad de prensa, a los nicaragüenses que se vayan acostumbrando a la represión policial, a los guatemaltecos que hay más dinero para la educación, a los Hondureños que hubo elecciones limpias, a los Mexicanos que habrá consulta ciudadana antes de aprobar las reformas, a los estadounidenses que ante todo la defensa personal, a los canadienses que la abolición de puestos en la oficina de correos no significa privatización.  

Luego cambiar de continentes, y decirles a los sirios que tengan esperanza y coraje, a los malienses que una revolución militar o civil es inimaginable, a los egipcios que Morsi no gobierna desde la cárcel, a los nigerianos que la estabilidad fiscal llegará en 2043, a los congoleses que den la bienvenida a los 60.000 refugiados centroafricanos, a los libios que la libertad no depende del color de piel, a los etíopes que ahora tendrán derecho a medicamentos y alimentación, a los iraníes que pedir la igualdad de género no es un crimen, a los pakistaníes que la violencia conyugal se puede justificar, a los griegos que esperen el famoso paquete de ayudas económicas de la UE, a los italianos que la iglesia ya se separó del gobierno, a los españoles que en 10 años todo volverá a la normalidad, a los franceses que la extrema derecha no es más fuerte en los sondeos, a los rusos que hijo de putin, a los chinos que sigan callados, a los indios que no sabemos lo de la ablación del clítoris, a los japoneses que las mutaciones genéticas no irán más lejos que en las mariposas, a los australianos que el derecho legal de amamantar a un niño en público no necesita ser reivindicado.
Digo a veces porque las otras veces me pregunto a dónde nos lleva esta crisis humanitaria. Digo quisiera porque no sé mentir. Digo mentir porque por lo menos durante este instante, que duraría mi mentira, arrancaría una sonrisa en medio de tantas lágrimas. Digo al mundo porque me pienso entre América del Sur y Europa pero me construyo en este caótico mundo-mundial. Todos los días perdemos un poco más, el mundo  está vestido de rojo.

Necesitamos cicatrizar un poco, cambiar penas por paz, deshacer los nudos. ¿Cómo?, he creado 200 lágrimas en porcelana blanca, cada una contenida en una caja de 1cm2, ninguna es idéntica a otra, todas están destinadas a ser la lágrima de alguien. He enviado 100 lágrimas a Colombia, por correo atravesando el Atlántico. Si usted está en ese país y quiere participar entonces hagamos un trueque: yo le doy una lágrima, usted me da un pedacito de su memoria; yo le doy una lágrima, usted abre la caja, pone la lágrima en su mano y mete un objeto en la caja que me será reenviada a Francia. La única condición es encontrar un objeto que quepa en 1cm2 y escribir en el soporte que usted elija (papel, cartón, servilleta, otro objeto, digital, etc.) qué representa ese objeto para usted. Una vez el truque hecho, esa lágrima será la suya.



Las 100 cajas con los objetos que habremos intercambiado serán parte de una exposición en la Escuela Superior de Artes de Bretaña en el mes de Junio y de otras exposiciones venideras. Las 100 cajas restantes serán intercambiadas en Francia de la misma manera, expuestas e instaladas con las 100 primeras. Una vez las 200 lágrimas sean intercambiadas, el proyecto se extenderá a otros países, el proyecto quedará abierto y su exposición no significa un término.

Aproveche este trueque  para compartir sus ideas, sus puntos de vista sobre la situaciones citadas anteriormente, proponga cambios, ideas, perdone, dígale al mundo por qué esa lágrima es la suya, por qué no está conforme, hable de sus sueños, anhelos, tristezas, duelos, decepciones.  Sea libre, diga lo que quiera, el mundo necesita de usted.


Si tiene dudas y quiere trocar, escríbame:  penelopelhg@gmail.com o deje un comentario en Letras Tibias, responderé lo antes posible. Todas las lágrimas serán trocadas en el mes de febrero.

¡ Gracias por participar !

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FR.

Faisons un troc


Parfois j’aimerai mentir au monde, dire aux colombiens que la guerre est terminée, aux cubains qu’il n’y a pas de dictature, aux vénézuéliens que leur liberté ne risque rien, aux argentins que l’inflation du peso est passagère, aux chiliens que perdre 120 milles de mer n’est pas si grave, aux équatoriens que  si le gouvernement ne paye pas leur salaire il faut attendre un petit peu plus, aux basiliens qu’il n’y a pas eu du gaspillage d’argent pour Le Mondial de Football, aux péruviens que Fujimori est que du passé, aux uruguayens que changer des aliments pour du pétrole n’est pas négocier avec une dictature, aux paraguayens que la démocratie s’est consolidée correctement. Au Panama que son Canal est au service du peuple, aux costariciens qu’il y a de la liberté de presse, aux nicaraguayens qu’il va falloir  prendre l’habitude de la répression policière, aux guatémaltèques qu’il y a de l’argent pour l’éducation, aux honduriens que les élections présidentiels ont été transparentes, aux mexicains qu’il y aura consultation citoyenne avant d’adopter des réformes, aux américains que la défense personnelle est avant tout, aux canadiens que la diminution d’effectifs  dans les bureaux postaux ne signifie pas leur privatisation.


Après changer de continents, et dire aux syriens d’avoir de l’espoir et du courage, aux maliens qu’une révolution militaire ou civile est inimaginable, aux égyptiens que Morsi ne gouverne pas de sa prison, aux nigérians que la stabilité fiscal viendra en 2043, aux congolais de souhaiter la bienvenue aux 60.000 refugiés centrafricains, aux libanais que la liberté ne dépends pas de la couleur de peau, aux éthiopiens que maintenant eux aussi auront droit aux médicaments et aux aides alimentaires, aux iraniens que demander l’égalité de genre n’est pas un crime, aux pakistanaises que la violence conjugale peut être justifiée, aux grecs d’attendre le fameux paquet d’aides économiques de la UE, aux italiens que l’église s’est bien séparée du gouvernement, aux espagnols que d’ici 10 ans tout sera comme avant, aux français que l’extrême droite n’est pas plus forte dans les sondages, aux russes qu’ils peuvent être fiers d’être fils de Putin, aux chinois de continuer silencieux,   aux indiens qu’on n’est pas au courant de l’ablation du clitoris, aux japonaises que les mutations génétiques n’iront pas plus loin que sur les papillons, aux autrichiens que le droit légal d’allaiter un enfant en public n’a pas besoin d’être revendiqué.

Je dis parfois parce que les autres fois je me demande où est-ce que cette crise humanitaire nous amène. Je dis j’aimerai parce que je ne sais pas mentir. Je dis mentir parce qu’au moins, pendant cet instant, où mon mensonge aura lieu, j’arracherai un sourire au milieu de tant de larmes. Je dis au monde parce que je me pense entre l’Amérique du Sud et l’Europe mais je me construis dans ce chaotique monde-mondial. Tous les jours nous perdons un peu plus, le monde est habillé en rouge.

Nous avons besoin de cicatriser, de changer les peines pour la paix, de défaire les nœuds.Comment?, j’ai crée 200 larmes en porcelaine blanche, chacune contenue dans une boîte de 1cm2, aucune est identique à une autre, elles sont toutes destinées à devenir la larme de quelqu’un.  Je troquerai  100 larmes en Colombie et 100 en France. Si vous êtes dans un de ces pays et que vous aimeriez participer alors faisons un troc: je vous donne une larme, vous me donnez un petit morceau de votre mémoire, je vous donne une larme,  vous ouvrez la boîte, vous posez la larme dans votre main et vous mettez un objet dans la boîte qui devra me revenir. La seule condition est de trouver un objet qui rentre dans 1cm2 et d’écrire sur le support de votre choix (papier, carton, serviette, un autre objet, digital, etc.) qu’est ce que cet objet représente pour vous.  Une fois le troc fini, cette larme sera la votre.

Profitez de ce troc pour partager vos idées, vos points de vue sur les situations citées précédemment, proposez des changements, des idées, pardonnez, dites au monde pourquoi cette larme est la votre, pourquoi vous n’êtes pas d’accord, parlez de vos rêves, désirs, tristesses, deuils, déceptions. Soyez libres, dites ce que vous voulez, le monde a besoin de vous.

Toutes les larmes seront troquées au mois de Février.

Si vous avez des doutes, contactez-moi :

Laura Hernández
E-mail: penelopelhg@gmail.com


Merci de votre participation!