Soy mujer (déjeme) en
paz, es un performance de 8 horas de duración, realizado en la Plaza de
Bolívar de Armenia, Quindío, el miércoles 26 de
agosto de 2015, en el marco del 6to Encuentro de Performance para la
Vi(d)a - María Teresa Hincapié. Una acción de participación ciudadana, en la que
el único requisito para participar era ser mujer.
Una tela roja de 40 metros de largo y 1,50 metros de alto,
estuvo dispuesta en la plaza central de
la ciudad. Rojo como la sangre, como imaginamos el amor. Del mismo
color era mi vestido, creando entre las
dos –la tela y yo- un vínculo que recordaba el hilo rojo de la vida o el de
Ariadna, presentándonos ante el espectador como un solo elemento que lo
invitaba a detener su paso y levantar la mirada.
El espacio se alteraba, los transeúntes percibían un cambio
aún sin atender al llamado rojo de emergencia. Muchos caminaban con la mirada
baja, algunos desviaban su camino evadiendo al público expectante, los más
curiosos se detenían.
-“Hola, buenas tardes. La invito
a participar de ésta acción escribiendo su opinión acerca del feminicidio y la
violencia contra la mujer en Colombia”
-“No, gracias.”, “Estoy de
afán.”, “Es que voy a hacer una vuelta, ahora de regreso escribo.”, “Yo no sé escribir.”, “¿Y
qué escribo?”, “No estoy inspirada”, “Voy a recoger a mi niña y regreso”, “Me da pena”, “No.”.
La desesperanza del mundo se asomaba en su mirada y yo me
repetía que no podemos estar tan mal, que tenemos que provocar cambios, que ese
era mi motor para estar ahí de pie, hablando con desconocidas, pidiéndoles
salir de su rutina y actuar; accionar el aparto social.
-“Hola, buenas tardes. La invito
a participar de ésta acción escribiendo su opinión acerca del feminicidio y la
violencia contra la mujer en Colombia”
-“Está bien.”, “bueno...”,
“¿dónde escribo?”, “¿me da una idea?”, “¿me ayuda?”, “Bueno pero déjeme
pensar”, “(risas)”, “¡sí!”. ¿Sí?, ¡por
esos “sí” luchemos cada día!. –Muchas gracias,
les decía entregándoles la tiza. – “Me
parece muy bien que hagan esto porque aquí hay mucho maltrato, no solo físico
sino psicológico”, - “No sé qué escribir, pero yo estoy viva porque estoy para
cosas grandes. Fui víctima de mi marido muchos años. Ah!, pues vea, voy a
escribir eso” – “Es que hay unas que son muy masoquistas, entre más duro les
dan, más rápido vuelven.”
Y así, entre voces dulces, crueles, amorosas, adoloridas y
rebeldes, las palabras se dibujaron blancas sobre el rojo de la tela hasta las
6p.m.. Para firmar, las más cómplices debían dejar al lado de su texto, la
huella de la palma de su mano, que recordaba la sensación de Yo estuve aquí que experimentamos al ver
las impresiones de la Cueva de Lascaux. Ciento cincuenta y dos mujeres hicieron parte
de ésta acción, que pretendía una reivindicación -necesaria cada tanto- de la
igualdad de género, de la no violencia, de los derechos de la mujer y de la
búsqueda de la paz que tanto anhelamos.
Valga resaltar, que algunos transeúntes masculinos quisieron
participar, a las buenas y a las malas, valiéndose de la biblia, de su trabajo
o de su carisma para intentar
conseguirlo. Sin embargo, la instrucción
fue clara: solo las mujeres pueden participar, a lo que respondieron con
sorpresa, resignación y otro, no muy contento, con un “sabe qué, de todas
maneras lo que usted hace no sirve para nada” , seguido de un discurso religioso
memorisado y aburrido.
Es verdad que también existe la violencia en viceversa, de
las mujeres hacia los hombres, como la violencia hacia los otros , hacia los
animales, la psicológica, entre muchas otras,
y lo menciono porque algunos ciudadanos me lo reclamaban, exigiendo denunciarlo en público, de la misma
manera que en la acción que se estaba desarrollando. La gente necesita espacios
para opinar y ser escuchada, sin importar
su género, sexo o etiqueta, y yo, con la sensación de la labor cumplida, les
agradezco su huellita de Lascaux.
___________
fr
Soy mujer (déjeme) en paz, est d’abord un jeu de mots en
espagnol. Si nous lissons la phrase sans le parenthèse, elle pourrait se
traduire par “je suis une femme en paix” et si nous le lissons avec le
parenthèse: “je suis une femme, fous-moi la paix.”. Cette performance a
été réalisé le mércredi 26 août 2016 à Armenia, Quindío, sur la Plaza de
Bolívar. Elle a eu une durée de 8 heures et a été réalisé dans le cadre du 6to
Encuentro de Performance para la Vi(d)a - María Teresa Hincapié. C’était une
action de participation citoyenne dont la seule requise été d’être une femme.
Un tissu rouge de 40 mètres de long et 1,50 mètres de
hauteur, été disposé sur la place centrale de la ville. Rouge comme le sang,
comme l’on imagine l’amour. Ma robe été de la même couleur, créant entre les
deux –entre le tissu et moi – un lien qui rappelait le fil rouge de la vie ou
celui d’Ariane, nous présentant face à le spectateur comme un seul
élément, qui l’invitait à s’arrêter et lever son regard.
L’espace s'altérait, les passants
percevaient un changement même avant de répondre à l’appel rouge d’urgence.
Beaucoup d’entre eux, marchaient avec le regard vide, d’autres
déviaient leur chemin, fuyant le public expectant. Les plus curieux s’arrêtaient.
- “Bonjour, je vous invite à participer de cette action
en écrivant votre opinion sur le féminicide et la violence envers la femme en
Colombie.”
- “Non, merci”, “je suis pressée”, “J’ai une démarche à faire, je reviens
tout à l’heure pour écrire”, “je ne sais pas écrire”, “et… Qu’est-ce que je
peux écrire ?, “je ne suis pas inspirée”, “en fait, je vais chercher mon fils à
l’école. Je reviens plus tard.”, “j’ai honte.”, “Non.”
Le désespoir du monde s’affichait dans leurs regards et
moi, je me répétais que le monde ne peut pas être si mal, que l’on doit
provoquer des changements, que c’était celui-là mon moteur pour être là, débout
en parlant avec des inconnues, leur demandant laisser sa routine de côté et
agir, actionner l’appareil social.
- “Bonjour, je vous invite à participer de cette action
en écrivant votre opinion sur le féminicide et la violence envers la femme en
Colombie.”
- “D’accord.”, “Bon…”, “J’écris où?”, “Pouvez vous me donner
une idée?”, “Pouvez vous m’aider?”, “Ok, laissez-moi réflechir”, “(rire)”,
“oui!”. Oui?, pour ces oui il faut louter tous les jours!. –Merci beaucoup,
répondais-je en leur donnant la craie blanche. –“Moi, je trouve ça très bien ce que vous faitez, parce qu’il y a beacoup de maltraitance, pas seulement
phisique mais psycologyque.” – "Je ne sais pas quoi écrire, mais en tout cas je suis vivante
par miracle, parce que je suis là pour des choses importantes. J’étais victime
de mon mari pendant des années. Ah, tiens!… je vais écrire ça.” – “Il y en a
qui sont très masochistes, plus ils frappent fort, plus elles reviennent vite.”
Et voilà comme entre des voix douces, cruelles,
affectueuses, affligées et rebelles, les mots se désignaient, blanches sur le
rouge du tissu jusqu’à 18h. Pour signer, les plus complices devaient laisser
l’empreinte de leur main à côté de leur texte. Cette empreinte, rappelait la
sensation de J’ai été ici, que l’on éprouve en regardant la Grotte de Lascaux.
Ceint, cinquante-deux femmes ont fait partie de cette action, qui voulait une
revendication – nécessaire de temps en temps - de l’égalité de genre, de la
non-violence, des droits de femmes et de la recherche de la paix que nous souhaitons fortement.
Il faut dire que quelques passants masculins ont voulu
participer, sans permission, en utilisant la bible, leur travail ou leur charme
pour essayer de me convaincre. Néanmoins, l’instruction été claire : il n’y a
que les femmes qui peuvent participer. La plus part été étonnés et il n’y a eu
qu’une personne qui, très énervé, m’ai dit “vous savez quoi, de toute façon ce
que vous faites ne sert à rien !”, suivi d’un discurs religieux mémorisé, très
ennuyant.
C’est
vrai qu’il existe aussi la violence en vice-versa, des femmes envers les
hommes, autant que la violence envers les autres, envers les animaux, la
violence psychologique, etc., et je l’écris parce que plusieurs citoyens ont
fait des réclamations, exigéant une dénonciation publique, de la même manière
que dans l’action que nous étions en train de développer. Les gents ont
besoin d’espaces pour donner leur avis, pour être écoutés, peu importe leur genre, leur sexe ou n'importe quelle étiquette, et moi, avec la sensation du devoir
accompli, je leur remercie leur petite empreinte de Lascaux.
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