Capture d’écran, entrée Exotique,
Google France, 2014.
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Capture d’écran, entrée Exótico,Google Colombia, 2014. |
Depuis que je vis en France, j’ai remarquée l’existence du mot exotique. Je ne me rappelle pas d’avoir utilisé régulièrement ce mot dans le langage courant de mon pays (l’espagnol) et pourtant cela fait environ trois ans que je parle français couramment. Je commence à me poser des questions autour de ce qui est qualifié avec cet adjectif parce qu’il y a quelque chose en lui qui me dérange énormément.
Hier je suis allée
au supermarché, comme d’habitude j’ai
regardée dans le rayon fruits et légumes si je
trouvais quelque chose venant de la Colombie. Parfois je trouve des
bananes plantain, des mangues ou des
ananas, trois fois plus chers que celles que je mangeais là-bas (c’est curieux
qu’en français le mot cher soit
utilisé pour parler d’une personne aimé et aussi d’un produit à un prix élevé,
comme si la personne aimé pourrait avoir un prix élevé ou le produit aurait une
valeur supérieure parce qu’il coûte plus d’argent). Dans ce rayon, où je trouve
les fruits qui me manquent parce que je les ai mangés pendant 20 ans, je lis
toujours, sur un petit panneau écrit à
la main : fruits exotiques.
Dimanche dernier,
comme d’habitude, je suis allée visiter un magasin de plantes et jardinage. Les
fleurs ont pour moi une valeur très importante, elle représentent le temps,
elles vivent et meurent dans un temps différent au mien mais avec moi. Avant,
quand j’habitais en Colombie, j’avais toujours des fleurs chez-moi ; c’est
une habitude que j’ai prise de ma mère. Mais depuis que je vis en France, je ne
peux pas acheter de fleurs parce qu’elles coûtent cinq fois plus cher, c’est
pour cela que j’achète des plantes et des cactus, parce qu’ils m’accompagnent
pendant une période de temps plus longue, si j’accepte tous ses caprices. Quand
j’étais dans ce magasin, dans le rayon où je trouve toujours mes fleurs
préférés, j’ai lis un petit panneau
écrit à la main: fleurs exotiques.
Il y a deux semaines, comme d’habitude, je
suis allée faire mes courses dans le petit supermarché près de chez-moi.
J’écris toujours la liste dans un bout de papier recyclé, pour ne rien oublier.
Ce jour-là, j’avais prévue de faire un gâteau à la banane, une recette
colombienne que mes amis en France apprécient. Dans ma liste: bananes, lait,
œufs, farine, raisins secs, vanille. Je cherchais dans le rayon des fruits secs
les raisins et je suis tombée sur une trentaine de sachets d’un certain mélange exotique.
Ces expériences au
quotidien m’interpellent, qu’est-ce que l’exotique?,
pourquoi je le remarque autant?, si les fruits de mon pays sont exotiques, suis-je exotique aussi ?, l’adjectif exotique
est universel?, qu’est-ce que l’exotique
pour moi?, d’où vient ce mot?
Selon le
Dictionnaire Le Petit Robert, la définition
du mot exotique est :
"Adj. Et n. (1548, rare av. XVIIIe ; lat. exoticus, gr. Exôtikos « étranger »). Qui n’appartient pas à nos civilisations de l’Occident, qui est apporté de pays lointains. Plantes exotiques (opposé à indigène). Produits, denrées exotiques (V.Colonial). – (Déb. XIXe) Usages exotiques. Danses exotiques. Charme exotique." Dictionnaires Le Robert, Edition 1987, Paris XIe.
Fais-je parti de nos
civilisations de l’Occident?, Qui en fait parti?, jusqu’où va l’Occident?,
Pourquoi la définition est destinée à nos
civilisations de l’Occident ou, ce qui revient au même, nous les occidentaux? Et est-ce que ceux
qui ne sont pas occidentaux ont la même définition?
L’Occident est « l’Ensemble
des pays d’Europe occidentale et d’Amérique du Nord » selon le
Dictionnaire Hachette (édition 2006, entrée Occident) , pourtant moi,
colombienne, j’ai appris à l’école primaire que le mien est un pays occidental.
Trou de mémoire ou lapsus historique?, prenons un autre dictionnaire, Le Petit
Robert : «... 3 POLIT L’Europe
de l'Ouest, les États-Unis et, plus généralement, les membres de l'Organisation
du traité de l'Atlantique Nord (OTAN). » (Édition 1993, entrée Occident). La
Colombie est donc un pays d’Orient?, entrée Orient «L’ensemble des grands États, des provinces de l’Asie »
(Dictionnaire Le Littré 1963-1977). Les
colombiens, et par ailleurs les habitants d’Amérique du Sud, ne sont pas
considérés ni comme des occidentaux ni comme des orientaux. Cette définition du
mot exotique ne s’adresse donc pas à
nous, elle nous place comme les pays
lointains, deux termes qui rappellent les voyages d’exploration et postérieur
découverte du Nouveau Monde. Les pays
lointains, là-bas où les gens mangent des bananes plantain, des mangues et
des ananas, là-bas où il y a beaucoup d’animaux partout, là-bas où les femmes
ont des gros seins, là-bas où l’ambiance a l’air festive et humide, là-bas, les
terres qu’on appelle «de rêve ».
L’exotique c’est
nous, qui venons de loin et qui ne sommes ni blancs, ni occidentaux, ni
conquistadors, ni des pays riches ni développés,
ou encore, d’après ce que quelqu’un m’a dit un jour «il y a des gens qui vivent
ici depuis longtemps qui sont civilisés », nous ne sommes pas non plus des
civilisés. Voilà pourquoi ce mot m’exaspère, parce
que quand je l’entends c’est de moi qu’on parle, de ma famille, mon pays, mes
coutumes et ma culture, parce que je me sens signalée, montrée, examinée à côté
de La Venus Noire, placée dans le coin des ceux
qui ne sont pas d’ici, ceux qui ne
sont pas comme nous, et surtout parce que ce monde développé se sert du mot exotique
pour vendre une identité qui nous appartient. Dans le quotidien, je
retrouve le mot exotique de manière
répété et constante, tous les jours sans exception, marié à des substantifs qui
touchent la plupart des dimensions de la vie:
a. Alimentation :
Recette exotique, Alimentation exotique, Assiette exotique, Sauce exotique.
b. Aménagement :
Mobilier exotique, Artisanat exotique, Boites exotiques, Parquet exotique,
Ambiance de nature exotique, Décoration Exotique.
c. Beauté :
Huile essentiel exotique, Crème exotique, Maquillage exotique, Shampoing
exotique, Savon exotique.
d. Être
humain : Peau Exotique, Femme exotique, Quelqu’un d’exotique, Population
exotique, Prénom exotique, Mœurs exotiques, Usage exotique.
e. Faune :
Animaux exotiques, Espèce exotique, Faune exotique, Aquarium exotique.
f. Flore :
Fleurs exotiques, Jardin botanique exotique, Jardin exotique, Oasis exotique,
Plante carnivore exotique.
g. Fruits :
Jus exotique, Eau de fruits exotiques, Fruits exotiques, Salade de fruits
exotiques.
h. Langue:
Terme exotique, Langue exotique, Mot
exotique.
i. Lieux :
Mini-golf exotique, Piscine exotique, Village exotique, Ferme exotique, Palais
exotique, Boutique exotique, Epicerie exotique, Supermarché exotique, Traiteur
exotique.
j. Matériaux :
Matière exotique, Bois exotique, Outil exotique.
k. Mer :
Port exotique, Pèche exotique, Plage exotique
l. Musique :
Instrument exotique, Musique Exotique, Rythme exotique, Bruit exotique.
m. Sensations :
Parfum exotique, Saveur exotique, Douceur Exotique, Goût exotique, Evénement
exotique
n. Tourisme :
Voyage exotique, Terre exotique, Paysage exotique, Paradis exotique,
Destination Exotique, Rêve Exotique.
Ce mot est utilisé de manière subjective en fonction de
nos origines, habitudes et regards différents, qu’est-ce qu’un fruit exotique si ce n’est pas
la mangue de mon enfance? Elle n’est donc pas exotique mais endotique pour
moi; de manière qualificative pour accorder une valeur économique et symbolique
différente, cette mangue que j’achetais pour 0,07 centimes d’euro en Colombie
que je retrouve en France dans le rayon Fruits Exotiques/de la
Passion/D’ailleurs pour 3 euros, le prix d’un délicieux rayon de soleil, elle ne sera pas si
charmante pour tout le monde ; et, finalement, de manière différentielle:
tout ce que viens d’ailleurs, qui fait
rêver, ce qu’existe entre les Autres et Nous parce que l’humanité a encore
besoin des limites et des frontières, de signaler que nous ne sommes pas les mêmes, que nous sommes séparés entre
eux et nous, leurs et notre/nos, sa/son et ma/mon, lui/elle et moi. La curiosité pour tout ce qui ne nous
appartient pas a fait des civilisations ce qu’elles sont aujourd’hui, des
mélanges informes, des échanges de savoirs et des populations d’ici et d’ailleurs, des peaux qui sont moins claires que celles que nous
n’avions pas coloré dans les carnets de dessin de l’Histoire, des miscellanées de
vies tissés sur la même toile, des mots qui évoluent, qui se transforment, qui
se diluent, des mots qui meurent et qui traversent la parole pour construire la
grande valise de désirs que nous sommes.
_________________________
Español:
Desde que vivo en Francia me he dado cuenta de la existencia
de la palabra exótico. No recuerdo
haber utilizado regularmente esta palabra en el lenguaje corriente de mi país
(el español) y, sin embargo, hablo francés con asiduidad desde hace tres años.
Empiezo a hacerme preguntas respecto a lo que es calificado con este adjetivo,
hay algo en él que me molesta profundamente.
Ayer fui al supermercado, como de costumbre, busqué en la
sección de frutas y verduras algo traído de Colombia. A veces encuentro
plátanos, mangos o piñas, tres veces más costosas que las que comía allá (me
llama la atención que en francés la palabra utilizada para hablar de algo
costoso es cher, la misma para hablar
de un ser querido. Cher es costoso y
querido, como si la persona querida pudiera tener un precio elevado o el
producto tuviera un valor superior porque cuesta más dinero). En esta sección,
donde encuentro las frutas que a veces extraño, porque las comí durante 20
años, leo siempre, en un anuncio manuscrito: frutas exóticas.
El pasado domingo, como de costumbre, fui a visitar un
almacén de plantas y jardinería. Las flores tienen para mí un valor muy
importante, ellas representan el tiempo, ellas viven y mueren en un tiempo
diferente al mío pero con-migo. Antes, cuando vivía en Colombia, tenía siempre
flores en casa; es una costumbre que aprendí de mi madre. Pero desde que vivo
en Francia ya no puedo comprar flores porque son cinco veces más costosas, es
por eso que compro plantas y cactus, porque ellos me acompañan durante un
periodo de tiempo más largo, si acepto, claro, todos sus caprichos. Cuando
estaba en ese almacén, en la sección donde encuentro siempre mis flores
preferidas, leo siempre un anuncio manuscrito: flores exóticas.
Hace dos semanas, como de costumbre, fui a hacer mis compras
en el pequeño supermercado cerca de casa. Escribo siempre la lista en un pedazo
de papel reciclado, para no olvidar algo. Ese día, había planeado hacer una
torta de banano, una receta colombiana que mis amigos en Francia aprecian. En
mi lista: bananos, leche, huevos, harina, uvas pasas, vainilla. Buscaba, en la
sección de los frutos secos, las uvas pasas y vi, de repente, una treintena de
bolsas de una tal mezcla exótica.
Estas experiencias cotidianas me interpelan, ¿qué es lo exótico?, ¿por qué llama tanto mi
atención?, ¿si las frutas de mi país son exóticas,
por extensión, soy exótica también?, ¿el adjetivo exótico es universal?, ¿qué es lo exótico para mí?, ¿de dónde viene ésta palabra?
Según el Diccionario Le Petit Robert, la definición de la
palabra exótico es:
“Adj. y n. (1548, raro antes del S.XVIII; lat. Exoticus, gr. Exôtikos “extranjero”). Que no pertenece a nuestras civilizaciones de Occidente, que viene de países lejanos. Plantas exóticas (opuesto a indígena). Productos exóticos (V.Colonial). - (S.XIX). Usos exóticos. Danzas Exóticas. Encanto exótico. Dictionnaires Le Robert, Edición 1987, Paris XIe
¿Hago parte
de nuestras civilizaciones de Occidente?,
¿Quién hace parte?, ¿Hasta dónde va el Occidente?, ¿Por qué la definición está
destinada a nuestras civilizaciones de
Occidente o, lo que es lo mismo, nosotros
los occidentales? y ¿Quiénes no son occidentales tienen la misma
definición?.
El Occidente
es “el conjunto de países de Europa
Occidental y América del Norte”, según el Diccionario Hachette (edición
2006, entrada Occidente), sin embargo yo, colombiana, aprendí en la escuela
primaria que el mío es un país occidental. ¿Olvido de memoria o lapsus histórico?,
tomemos otro diccionario, Le Petit Robert: “…3POLIT
Europa del oeste, los Estados Unidos y, en general, los miembros de la Organización
del Tratado del Atlántico (OTAN).” (Edición 1993, entrada Occidente). ¿Colombia
es entonces un país de Oriente?, entrada Oriente: “El conjunto de grandes Estados, de provincias de Asia”, (Dictionnaire
Le Littré 1963-1977). Los colombianos, y de hecho los habitantes de América del
Sur, no son considerados ni como occidentales ni como orientales. Esta
definición de la palabra exótico no
se dirige a nosotros aunque nos posiciona como los países lejanos, dos términos que recuerdan los viajes de
exploración y posterior descubrimiento del Nuevo
Mundo. Los países lejanos, allá donde la gente come plátanos, mangos y
piñas, allá donde hay muchos animales por todas partes, allá donde las mujeres
tienen senos grandes, allá donde el ambiente parece festivo y húmedo, allá, esas
tierras que llaman “de ensueño”.
Lo exótico somos nosotros, quienes venimos
de tierras lejanas, quienes no somos ni blancos, ni occidentales, ni
conquistadores, ni países ricos ni desarrollados,
y mejor aún -según lo que me dijo alguien un día: “hay personas que viven aquí hace mucho tiempo que son civilizadas”- no somos tampoco civilizados. He aquí la
razón por la cual esta palabra me exaspera, porque cuando la escucho es de mí de
quien están hablando, de mi familia, mi país, mis costumbres y mi cultura,
porque me siento señalada, mostrada, examinada al lado de La Venus Negra,
ubicada en el rincón de los que no son de
aquí, los que no son como nosotros,
y sobre todo porque el mundo desarrollado
se sirve de la palabra exótico para
vender una identidad que nos pertenece. En el cotidiano, encuentro la palabra exótico de manera repetida y constante,
todos los días sin excepción, casada con sustantivos que tocan la mayoría de
dimensiones de la vida:
a. Alimentación:
Receta exótica, Alimentación exótica, Plato exótico, Salsa exótica.
b. Acondicionamiento: Mobiliario
exótico, Artesanía exótica, Cajas exóticas, Parqué exótico, Ambiente de
naturaleza exótica, Decoración exótica.
c. Belleza:
Aceite esencial exótico, Crema exótica, Maquillaje exótico, Champú exótico, Jabón
exótico.
d. Ser Humano: Piel exótica, Mujer
exótica, Alguien exótico, Población exótica, Nombre exótico, Costumbres
exóticas, Uso exótico.
e. Fauna: Animales exóticos, Especies
exóticas, Fauna exótica, Acuario exótico.
f. Flore:
Flores exóticas, Jardín botánico exótico, Jardín exótico, Oasis exótico, Planta
carnívora exótica.
g. Frutas:
Jugo exótico, Agua de frutos exóticos, Frutas exóticas, Ensalada de frutas
exóticas.
h. Lengua: Término exótico, Lengua
exótica, Palabra exótica.
i. Lugar:
Mini-Golf exótico, Piscina exótica, Pueblo exótico, Granja exótica, Palacio exótico,
Tienda exótica, Supermercado exótico.
j. Materiales:
Materia exótica, Madera exótica, Herramienta exótica.
k. Mar:
Puerto Exótico, Pesca exótica, Playa exótica.
l. Música:
Instrumento exótico, Música exótica, Ritmo exótico, Ruido exótico.
m. Sensaciones: Perfume exótico, Sabor exótico,
Dulzura exótica, Gusto exótico, Evento exótico.
n. Turismo: Viaje exótico, Tierra
exótica, Paisaje exótico, Paraíso exótico, Destinación exótica, Sueño exótico.
Esta palabra
es utilizada de manera subjetiva en función de nuestros orígenes, costumbres y
miradas diferentes, ¿Qué es una fruta exótica si no es el mango de mi infancia?
Él no es entonces exótico sino endógeno para mí; de manera calificativa
para acordar un valor económico y simbólico
diferente, ese mango que compraba por 0,07 centavos de euro en Colombia
que encuentro en Francia en la sección Frutas Exóticas/ de la pasión/de países
lejanos por 3 euros, el precio de un delicioso rayo de sol, él no será igual de
encantadora para todo el mundo; y, finalmente, de manera diferencial: todo lo
que viene de un lugar lejano, que hace
soñar, lo que existe entre los otros
y nosotros, sus y nuestros, su y mi,
él/ella y yo. La curiosidad por todo lo que no nos pertenece a hecho de las
civilizaciones lo que son hoy, mezclas informes, intercambios de saberes y
poblaciones de aquí y de allá, pieles que son menos claras que
aquellas que no fueron coloreadas en los cuadernos de dibujo de Historia,
misceláneas de vidas tejidas sobre la misma tela, palabras que evolucionan, que
se transforman, que se diluyen, palabras que mueren y que atraviesan la palabra
para construir la gran maleta de deseos que somos.
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ResponderBorrarRéflexion très intéressante, que permet de mieux comprendre, comment la langue de Voltaire, est toujours encrée dans une sorte de contradiction, qui vient de très loin dans le temps, encore attachée á un passé coloniale que sans doute empêche, au moins en ce qui concerne les meurs des "français", voir le monde d'une manière plus large. Baudelaire disait jadis, qu'un homme du monde était celui qui regardait un peu plus loin, de son propre nez. Et cela il le disait dans un moment de crise de la France Imperial de Napoleon III, qui voyait ses anciennes colonies comme le Mexique et la Indochine disparaitre petit á petit.
ResponderBorrarD'autre part, c'est assez frappant que le mot "exotique" soit si proche á celui-ci "étranger", comme tu le dis. Et ce qui est étranger, c'est aussi "étrange". Et ce qui est étrange fait peur au tout simplement attire notre curiosité, dans les mieux. Richard Shusterman disait dans son texte l'Art á l'état vif, que la langue française, encore attaché á des manières royales "monsieur", "madame".. mon seigneur, ma dame, ne permet pas une ouverture plus en accord á notre époque.
Nous occidentaux. En fait, nous en Colombie, sommes plus á l'occident qu'eux et cela ils n'arrivent pas á le comprendre. Même un enfant arriverait á le comprendre en regardant une carte géographique. C'est assez bizarre l'idée qu'ils ont du monde... hahaha enfin.. il faut voir certains français lorsqu'il sortent de leur petit terroir pour voir comment ils agissent: je me souviens de l'artiste ORLAN, mon invitée en Colombie, qui parle dans son ouvrage de l'Autrui, de la différence etc, etc,.. elle semblait si fragile loin de son petit confort parisien, lors de son séjour á Bogotá, Cartagena et Medellin, que est devenue très agressive. Son incompréhension d'une autre réalité l'a fait voir ces villes et ses gens comme une caricature du mal et du danger. C'était assez bizarre. Et pour tant elle était traitée comme une reine. Et un autre collègue, Yann Toma, pensait qu'on devait le porter de droit á gauche comme si c'était un petit bijoux, tellement il semblait fragile. François Soulages était pire. Par contre Nicolas Bourriaud, à décidé partir en promenade tout seul á découvrir la ville á Bogotá. Mais bon il faut voir son approche au monde et on peut comprendre son attitude plus en cohérence avec le monde que nous vivons. Enfin, excellente réflexion, qui nous permet de essayer de comprendre pour quoi aujourd'hui la langue laisse entre voir les contradictions les plus frappantes d'un peuple.
Merci beaucoup Ricardo de tes réflexions, toujours si intéressantes et opportunes. Tu es très bien placé pour comprendre ses ambiguïtés de la langue française, nous partageons sans doute cette curiosité pour le regard d l'autre. Tu as cité des autours qui m'intéressent énormément et qui m'aident à mieux comprendre où suis-je. D'autre part, cela me fait plaisir que tu lisses de temps en temps le blog, ses échanges sont toujours enrichissants.
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